C’est ainsi que se définit littéralement Miyajima, l’île que nous avons visitée au large d’Hiroshima ce lundi. Nous avons pris un petit ferry qui en dix minutes ( juppun) nous permet d’accoster sur cette île préservée.

Nous y déjeunons de tempuras dans une salle de réception traditionnelle couverte de tatamis, avec vue sur la mer et les shika, les daims qui se promènent librement dans les rues.

C’est un tout autre paysage du Japon qui se dévoile : la plage de sable et ses pins sont bordés par le chemin menant au sanctuaire d’Itsukushima-jinja. Le grand Tori  Vermillon qui s’avance dans la mer est en travaux ce qui n’arrive que tous les 70 ans : nous positivons en nous disant qu’il s’agit d’une rareté !  Construits sur pilotis, les différents bâtiments du sanctuaire sont pieds dans l’eau à la marée montante. Le contraste entre les lignes rouges du sanctuaire, l’eau et les branchages est d’une beauté touchante qui rappelle que le shintoïsme célèbre une nature habitée par des esprits. Quand nous demandons si l’on se baigne l’été à Miyajima, la question paraît incongrue : le lieu est sacré, propice au recueillement, et le sanctuaire vient exprimer la force de l’esprit qui souffle en ces lieux. Comme souvent, le sanctuaire shinto est suivi d’un temple bouddhique. Un autel orné  de moulins à vent multicolores célèbre les enfants morts avec des statuettes jizo portant des bavoirs rouges. Un ume, prunier rose, étend ses branches : soudainement, il se met à neiger sur Miyajima, et tout, en cet instant, du pont rouge du shogun aux branches de pin et de fleurs roses floconneuses mêlées de neige, est parfait. Ume no Hana Yuki no ira! Notre sensei avait raison hier…