Faut-il encadrer ou abolir la prostitution?

Depuis la loi du 13 avril 2016,en France, le client est pénalisé lorsqu’il sollicite, accepte, ou obtient des relations sexuelles en contrepartie d’une rémunération. La sanction est une amende de 1500 euros.Le proxénète, c’est à dire la personne qui aide, assiste, et protège la prostitution d’une personne, ou le gérant d’un lieu qui sert à la prostitution, peuvent être condamnés à des sanctions pénales plus graves, comme l’incarcération. Le but de cette loi est de lutter contre la traite des êtres humains, et accompagner les prostitués vers une porte de sortie. En principe, cette loi vise à aider les prostitués, mais elle les enfonce d’une autre manière. En effet, selon l’association Médecins sans frontières, depuis 2016,

on observe une dégradation de la santé des travailleuses du sexe, car la précarité pousse les prostitués à accepter des rapports sans préservatifs. De plus, avec la pénalisation du client, l’activité devient discrète et dangereuse. Le risque d’agression est plus important. Prenons l’exemple de l’Allemagne ou la prostitution est légale: Les travailleurs du sexe doivent s’inscrire sur le registre du commerce, et avoir une licence pour exercer, et doivent être agés d’au moins 21 ans.Mais cela peut occasionner du travail au noir, avec des travailleurs qui ne se déclarent pas aux autorités. Résultat, le nombre de prostituées a augmenté, et 95% d’entre elles sont étrangères. En 2013, cette industrie du sexe a généré 14,5 Milliards d’euros, en Allemagne. Cela s’explique également par le fait que le tourisme sexuel a fortement augmenté, tout comme aux Pays Bas, avec les vitrines. Malgré l’exploitation du corps de femmes et d’hommes au profit d’autres personnes, les travailleurs du sexe sont reconnus, et ont des droits, comme le droit de poursuivre en justice leur patron, ou bien des droits sociaux.Les immigrantes peuvent donc obtenir des papiers,avec un visa de travail. Cela facilite leur intégration à la société. Contrairement à son voisin, la France est contre la légalisation de la prostitution, elle s’inspire du modèle suédois, qui pénalise les clients depuis 1999. Mais ce système est contesté, car il fragilise mes travailleurs du sexe, et ne fait que déplacer le problème. En effet, depuis l’émergence d’Internet, de nombreux sites d’escorting ont vu le jour. Cette politique d’éradication de la prostitution est pointée du doigt dans le documentaire « La où les putains n’existent pas », il a été réalisé par Ovidie, écrivaine, journaliste et ancienne actrice pornographique, elle défend un féminisme pro-sexe. On constate donc que la question de la prostitution oppose des visions différentes du mouvement féministe, car le mouvement radical féministe lutte contre toute forme de patriarcat, et de domination masculine. La légalisation de la prostitution a des avantages comme des droits, une meilleure reconnaissance pour les prostituées, et un accès aux soins médicaux. Même si on ne peut pas nier l’exploitation des femmes, et les souffrances que cela entraîne. Mais il ne faut pas oublier que certains d’entre eux, le font de leur plein gré et beaucoup le revendiquent. Si la France souhaite accompagner les prostitués vers des portes de sortie, qu’elle le fasse vraiment, car invisibiliser les prostitués n’est pas une solution. Qu’en pensez-vous?