Le matin du Mercredi 29 Septembre 2021 s’est déroulé le lancement du projet : « faire face au terrorisme : l’exposition des collégiens et des lycéens » à l’école du Louvre à Paris. En effet c’est à l’occasion de l’ouverture du musée-mémorial du terrorisme en 2027 à Suresnes que les lycées de l’académie de Paris : Jules Ferry, Gustave Flaubert, Jean de la Fontaine et Sainte-Elizabeth ainsi que les lycées de l’académie de Versailles : Louis de Broglie et notre lycée, le lycée Lucie Aubrac, créeront avec l’assistance des professeurs et des élèves de l’école du Louvre, la première exposition du futur musée-mémorial. De ce fait, l’objectif du projet en lui-même est de recueillir un regard nouveau sur le terrorisme. Que ce soit par la mode, la musique, le cinéma ou les lettres, le but de toute cette démarche est bien de fixer le terrorisme dans le temps, d’en tirer un enseignement et d’en ressortir grandi. Pour ce qui est de notre lycée, la classe option latin aura pour mission de rassembler des objets représentatifs du terrorisme recueillis grâce et au contact des victimes.

Ainsi lors de la présentation ce matin-là, nous étions tous présents devant l’école. Nous sommes rentrés classe par classe dans l’établissement jusqu’à ce que tout le monde soit fin prêt, et la présentation put commencer. D’abord s’exprima Claire Barbillon, directrice de l’école du Louvre qui tint un discours concentré sur la présentation concrète du projet et l’investissement que l’école du Louvre allait y porter. Puis enchaîna Edouard Geffray, le directeur général de l’enseignement scolaire qui évoqua le sens unique que portait ce projet, quelles valeurs il engageait et quelle importance il avait à la fois pour nous, lycéens et futurs citoyens mais d’un point de vue plus global, comme une nécessité, un devoir. S’en suivirent plusieurs prises de paroles : celle de la rectrice de l’académie de Versailles, Charline Avenel ; celle de la représentante du ministère de la Justice Véronique Lanneau ainsi que le représentant du Ministère de la culture, Noël Corbin.


Puis intervint enfin Henry Rousso, historien reconnu et à l’initiative du projet, président du « GIP Musée-Mémorial du terrorisme ». Dans un premier temps, il tint d’abord à rappeler la définition du terrorisme et se référa à la loi de 1986 « une action violence dont les effets sont hors de proportions par rapport à ses résultats physiques ». Puis il évoqua l’importance de ce musée, le fait qu’il permettait d’honorer les victimes militaires. « Un acte de reconnaissance doit s’accompagner d’un acte de connaissance » dit-il. En effet il exprima aussi le fait que les armes de la résistance étaient bien le savoir, l’art et la culture, non seulement pour lutter contre le terrorisme mais aussi pour essayer d’en guérir. En répondant à certaines questions qui ont pu être exprimées par les lycéens, il mentionna qu’aucun sujet ne serait évité car le musée doit être un lieu de dialogue, de recueillement avant tout. Un musée pour les formes ne résoudrait rien, surtout quand tout se déforme autour de nous.
Puis, après le passage de Raffaela Russo-Ricci et d’ Elizabeth Pelsez, Laura Dolci prit la parole pour conclure la présentation. En effet, l’écrivaine de « A Victimless Crime ? » parla de sa proximité avec le terrorisme et de comment elle avait perdu son mari dans un attentat en Irak. Donnant un aspect plus humain et réel au projet, elle reprit la définition du terrorisme évoquée par Henry Rousso et insista sur la volonté d’instaurer la terreur, un acte qui transcende la victime et s’attaque au collectif, à la société. Elle expliqua aussi son expérience en tant que victime, la décrivant comme déshumanisante, et avait ressenti une douleur inexprimable. Une douleur avec laquelle elle devait vivre et souligna les enjeux de ce musée : l’affranchissement du non-dit par l’expression artistique d’un regard nouveau, le nôtre.