La classe de 1ère 9 a pu profiter d’une projection du film Drive my car de Ryusuke Hamaguchi au cinéma Abel Gance le jeudi 16 septembre.

Dans le cadre de l’étude du théâtre et de la pièce de Jean-Luc Lagarce Juste la fin du monde, qui pose la question de notre capacité à communiquer les uns avec les autres, et notamment avec nos proches, les élèves ont été invités à se questionner sur les limites du langage dans ce film où un metteur en scène japonais monte une pièce de Tchekhov, Oncle Vania, tout en tentant de surmonter un deuil complexe. Voici les critiques de deux élèves de la classe, dont nous espérons qu’elles vous donneront envie de découvrir ce film:

« Film japonais réalisé en 2021 par Ryusuke Hamaguchi, Drive my car est un film de 3 heures narrant l’histoire de Yusuke Kakufu, acteur et metteur en scène, qui accepte de monter la pièce de théâtre Oncle Vania lors d’un festival à Hiroshima. Il y fait la rencontre de Misaki, une jeune femme qui lui est assignée comme chauffeur.

Malgré un prologue, où on le voit évoluer avec sa femme Oto, à présent décédée, deux ans auparavant, le personnage de Yusuke reste mystérieux. Les différents trajets en compagnie de Misaki permettentdonc de le découvrir plus en profondeur, avec ses remords, sa tristesse et sa rancœur.

Bien que ce long-métrage présente, selon moi une certaine longueur et très peu d’actions, il met en scène, de façon touchante, l’importance de la communication au sein d’une famille. Accompagné par la voix d’Oto, récitant les dialogues d’Oncle Vania, les personnages de Yusuke et de Misaki s’ouvrent sur leur passé tumultueux et les crises qui font rages en eux. La confiance qui s’installe entre ces personnages, qui sont presque des inconnus, donne lieu à des moments magnifiques, comme la scène aux abords de l’ancienne maison de Misaki.

Mais je pense que mon plan préféré restera le plan de la voiture dans la neige, voiture qui pour moi est l’élément principal de ce film et permet de faire le lien entre les différentes périodes de vie des personnages, comme le montre le dernier plan, qui laisse libre cours à de nombreuses interprétations.

Entre les plans de silence total, qui révèlent parfois plus de choses que la parole, et les plans de conflits, individuels ou non, on peut se poser une question. Vaut-il mieux parler quitte à tout perdre, ou bien supporter sans dire un mot ? »

Valentine Cochet

 

 » Pendant 3 heures, Ryusuke Hamaguchi, le réalisateur, nous embarque dans un voyage à bord d’une voiture rouge éclatant au cœur des atermoiements affectifs. Le trajet fait de ligne droite, de virages, de chocs s’apparente au circuit des émotions des personnages.
A force de redoubler de pistes à travers la gémellité des personnages (le metteur en scène et l’acteur + reflets d’Oto) et la superposition des diverses langues, le film est d’une richesse absolue, à la fois limpide et clair dans son geste et complexe dans sa structure.
J’ai plutôt aimé l’évolution de la relation entre le personnage principal et la chauffeuse est vraiment bouleversante.« 

Fadi Kaouk